jeudi 3 avril 2014

Série "chute des corps" (falling bodies)

Avertissement : le travail sur la "chute des corps" ci-après, est en cours ; pour l'instant il consiste en des oeuvres en 2 dimensions qu'on appelle "tableaux", cependant des sculptures et des installations commencent à voir le jour. Voyez aussi dans la rubrique "Wall street art" un prolongement de cette chute des corps.

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 Par delà le haut et le bas


ça chute beaucoup autour de nous.
Et beaucoup de choses, murs, rideaux de fer, ont récemment chuté. 
Le monde chute, en chute libre.
Claude Régy - L'ordre des morts

   
Au commencement était Rubens (Tech. mixte - 80X80)
collection particulière


J’ai toujours été fasciné par les différentes Chutes des damnés de l'histoire de la peinture, du Moyen âge à l'âge baroque. En particulier, celle de Rubens, que l’on peut voir à l’Alte Pinakothek de Munich, est très impressionnante par sa grandeur (2,86 m x 2,24m) et sa facture baroque ; le maître a peint le mouvement même de la chute des corps précipités aux enfers, c’est une cascade de chairs disloquées entrainées inexorablement vers le bas – le Très Bas. Les corps y prennent des positions complètement anarchiques puisqu’ils ne sont plus organisés dans leur posture par la gravitation, et le bel ordonnancement de l’anatomie humaine y est quelque peu bouleversé, on est loin de la pose académique traditionnelle, c’est-à-dire terrestre, avec un haut et un bas.



D’un point de vue religieux, je suppose que ce genre de tableau était destiné à faire peur aux croyants, c’était une incitation sans frais à suivre le bon chemin… A noter que si il y a chute, c’est qu’il y a un champ gravitationnel ; c’est donc que les âmes ont du poids et que l’enfer les attire comme la terre les corps. Pour l’athée que je suis, cette représentation chaotique de corps humains évoque plutôt le sentiment océanique dont parle Romain Rolland à Sigmund Freud, qu'on pourrait transposer ici en un sentiment cosmique : une sensation humaine d’être noyé dans une éternité, dans un chaos proprement insensé. 
Depuis plusieurs années je cherche à exprimer de manière séculière et contemporaine le sentiment que m’inspire ce tableau. Nonobstant, sans renier mes racines chrétiennes, toute intention religieuse étant éloignée de mon travail, je cherche le profane sans le sacrilège. Pour cela, il me faudra neutraliser l’espace même du tableau, orienté chez Rubens par l’axe paradis/enfer, et, en dernière analyse, par une valeur morale. Donc, plus de bien, plus de mal dans cette chute,  et plus de damnés : de simples corps dans un espace isomorphe, sans haut ni bas, proprement insensé. A noter que cette chute des corps amorale n’est pas nécessairement triste. Elle est, point. Nous sommes tous assujettis, en tant que corps, à cette attraction universelle, nous le savons, et c’est peut-être ce savoir, proprement humain, qui nous permet de jouer avec cette contrainte nécessaire. Ainsi nous avons l’illusion consciente de jouir d’une sorte de liberté. On peut donc trouver une certaine allégresse dans cette chute, qui finalement, n’en est pas vraiment une dans le cosmos où règne l’apesanteur. 

Incidemment, si l’on se place d’un point de vue biologique et neuronal, on peut conjecturer que la pesanteur conditionne physiquement notre manière de penser. Après tout, penser et peser paraît-il, on la même étymologie. En apesanteur l’homme doit nécessairement penser autrement puisqu’il n’y a plus de haut, plus de bas, et, en dernière analyse, plus de Très Haut, plus de très bas, plus de paradis donc, plus d’enfer également ; et in fine – pourquoi pas ? – plus de bien, plus de mal. On peut légitimement se demander quelle serait la morale d’un humain né et vivant en apesanteur...
Pour revenir sur terre et à mon travail purement matériel,  je vais donc séculariser cette ancienne chute des damnés en une « simple » chute des corps profane, corps qui émergent d’une matière première – primordiale, chaotique. Essayer de mettre du cosmos sur fond de chaos, de l'ordre sur fond de désordre.

L’interprétation de cette proposition reste ouverte : les pessimistes moralistes inclineront pour la chute (vers le bas), les sceptiques agnostiques préfèreront peut-être penser qu’il s’agit d’une apesanteur insensée et amorale – absurde.
Mahi
Je suis mystique au fond et je ne crois à rien
Gustave Flaubert
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« Ne sommes-nous pas précipités dans une chute continue ? En arrière, de côté, en avant, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un haut et un bas ? N’errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Ne sentons-nous pas le souffle du vide ?» 
Nietzsche – Le gai savoir (Aphorisme 125)





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L'ordre des pièces présentées ci-après commence plutôt par les derniers nés.



homo auriferis (feuille d'or sur tôle rouillée - 80cmx80cm)



monte-en-l'air
(120cmx90cm)
laine d'acier sur grillage

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grand zinc (200cmX100cm) tech. mixt. sur tôle de zinc

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Installation au Jardin Antique Méditerranéen pour le projet "P. Geddes" 
(Concours "Montpellier capitale européenne de la culture 2028)


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très bas relief sur carton-plume (50X50)

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Mars 2022, état actuel du travail sur la chute des corps :
l'exposition à la chapelle Saint Julien de Petit Quevilly (76)





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Land-art (Le Vigan "L'art sur l'Arre")



Une installation 


Une sculpture 


16 personnages en quête de hauteur
bois de châtaigner - hauteur 3,00 m


série des chutes organiques : opus 2
bois de châtaigner - hauteur 2,50m

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Pièces en 2 dimensions



Milieux entre rien et tout (les personnes à risque) 
technique mixte sur tôle de zinc
(200cm x 100cm)
(collection particulière)

La loi de la gravité nous laisse un volant d'options: se jeter par la fenêtre ou inventer le parachute.
Régis Debray - D'un siècle l'autre


"CHUTE DES CORPS AU NAVIRE RUSSE"
bas relief 80X80 - techniques diverses sur toile
Mode d'emploi: lire le titre à voix haute très rapidement
(c'est la première fois que je réalise un tableau à partir d'un titre en une sorte de contrainte oulipesque)

(collection particulière)


Pesanteur ou grâce ?


« Tous les mouvements de l’âme sont régis par des lois analogues à celles de la pesanteur matérielle. La grâce seule fait exception. »

Simone  Weil

Essayons de partir de cette belle analogie de S. Weil. 

Comme les corps, les âmes seraient aussi sujettes à la pesanteur. En ce sens, l’art sacré a représenté la descente des âmes damnées vers les enfers, comme si ces âmes avaient du poids. Mais un athée n’a pas le privilège d’avoir la grâce, c’est-à-dire qu’il ne croit pas à l’existence même de l’âme ;  tout au plus peut-il dire que l’âme est un concept métaphysique, voire langagier, bien pratique, pour désigner la part morale, émotionnelle et irrationnelle de l’homme. Donc, pour lui, l’opposition pesanteur/grâce contient un vice formel qui compare deux concepts issus de deux mondes différents : celui la physique d’avec la métaphysique - ce n’est qu’une analogie, l’âme et le corps sont dans deux ordres différents. En toute rigueur on ne peut opposer que l’apesanteur à la pesanteur. Et si l’on veut représenter l’âme dans l’espace physique, domaine des corps, on quitte le domaine de la science pour celui de l’art ou de la poésie qui peuvent, eux, recourir à la métaphore (littéralement : « le transport d’un ordre vers un autre »). Comme l’analogie, la métaphore n’a qu’une valeur explicative, pédagogique, dans le domaine de la science. C’est pratique, ça permet de comprendre, et ça peut même procurer un certain plaisir esthétique mêlé à celui de la compréhension, mais cela n'a aucune valeur logique ou argumentaire. 

Pour revenir à notre athée, nous avons ici considéré ici un pur athée, c’est-à-dire un homme qui ne croit qu’au réel et au fait, il n’adopte que la logique pour construire ce qu’on appelle la vérité. Mais un pur athée existe-t- il ? Il existe beaucoup de scientifiques croyants. Et finalement, en dernière analyse, l’athéisme est aussi une croyance. 

Humain trop humain dirait Nietzsche. 

Quand on représente la chute des damnés, c’est une chute d’âmes, ce qui est un non sens d’un point de vue physique : seuls les corps tombent. Mais si l’on peut douter que nous ayons réellement une âme, on ne le peut de l’existence de notre corps. Dans un champ gravitationnel, la chute des corps est une réalité irréfutable contrairement à celle des âmes. Pour éviter un art édifiant, nous ne représenterons ici que des corps humains qui tombent ou qui gravitent dans un espace. 

Libre aux regardeurs d’y voir des âmes - damnées ou non.


En fer sur zinc - acrylique sur fer et zinc préparés (64 X 50)
collection particulière

Ta pente est de toujours aller vers ceux qui tombent
Ce qui fait que jamais tu ne seras vainqueur
Victor Hugo 


Les déchaînés (chanvre et lin - 80X80)

C'est fatal, les corps tombent dans les tombes
Because of gravity, bodies fall in graves (if you prefer)


corps en filasse de lin - suspension (détail)


Si, cependant même dans ces choses inanimées, nous distinguons encore le haut et le bas, la droite et la gauche, c'est toujours en les rapportant à nous-mêmes.
Aristote - Traité du ciel.




Chut! décor (tôle sur velours - 80X80)
collection particulière



Les soulagés (100cmx50cm)
(petit hommage à Pierre Soulages pour son centenaire)



Corps mort vient-en
La terre t'attend.
André Fouché




chute en fer (tôle - 70X35)
collection particulière


Les plis 
acrylique sur lin  (1,50mX1m)

En y mettant les aménagements convenables, la philosophie de la gravitation peut remplacer successivement et sans secousse, par des idées plus claires et plus précises, tous les principes de morale utile que la théologie enseigne.
Saint Simon


Les particules fines
technique mixte sur toile
(100cmX40cm)
(toile peinte AVANT l'incendie de Lubrizol à Rouen)
Détail:




Api-day
technique mixte sur carton alvéolé
80cmX80cm


Les cascadeurs
acrylique sur bouteilles en plastique
2,20m x1,30m
Détail :


clin d'oeil à Marcel
technique mixte sur toile
80cmx80cm





chute bleutée 
120cm x 80cm
Collection particulière



Simulations pour un art pariétal contemporain (on dit maintenant "street art") 
voir aussi la rubrique Wall street art



les dézingués 80X80cm (technique mixte sur tôle de zinc)



chute rousse
80 cm x 80 cm

En vain j'ai voulu de l'espace
Trouver la fin et le milieu
Charles Baudelaire

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Je rêve de trouver un espace que l'on me confierait (par exemple une chapelle*) où je pourrais passer aux 3 dimensions dans cette "chute des corps". J'ai déjà réalisé quelques maquettes de sculptures en lin dont le destin est d'être suspendues au-dessus des spectateurs. La maquette ci-après consiste en des panneaux de plexiglas de quelques mètres de hauteur entre lesquels les spectateurs (les regardeurs dit-on en art plastique?) pourraient déambuler. D'autres installations au sol sont aussi projetées.

* (depuis avril 2020 mon rêve se réalise : on me confie la chapelle Saint Julien de petit Quevilly - 76 -  pendant les mois de février/mars 2022)


Maquette pour 6 panneaux de plexiglas de quelques mètres de hauteur à installer


vue de côté de la maquette


vue rapprochée de la maquette



Il n’est pas sûr que le mot chute soit en toute rigueur adéquate car il existe deux occurrences possibles du sentiment d’apesanteur : soit on est en état de chute libre (expérience possible de quelques secondes dans le champ gravitationnel g terrestre par exemple), soit on se trouve dans un espace non gravitationnel (0 g - c’est le cas du cosmonaute), et l’on ne choit pas formellement puisqu’il n’y a ici ni haut ni bas. L’interprétation de la série appelée chute des corps restera néanmoins ouverte : les pessimistes moralistes inclineront pour la chute (vers le bas), les sceptiques agnostiques préféreront peut-être dire qu’il s’agit d’une apesanteur (insensée et amorale).


maquette en lin pour une sculpture à suspendre dans un espace (lequel? je ne sais encore)
Collection particulière


la video


La chute des corps fut comme un mauvais rêve pour les meilleurs esprits jusqu’à Galilée. 
Alain 



Lin dans l'autre - pentaptyque ouvert (recto)
filasse, tissu et graine de lin sur panneaux de bois
(1,14m x 1,14m)


Pentaptyque "Lin dans l'autre" fermé (verso)
d'après un androgyne peint sur vase grec
(80cm x 80cm)

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"écorchutes"
acrylique + papier kraft marouflé sur toile de lin
(1m x 1m)
collection particulière


se jeter à corps perdu(s)




falling bodies
acrylique et kraft sur toile
(80 cm X 80 cm)
Musée Hofer-Bury - Lavérune


Ça chute beaucoup autour de nous. Et beaucoup de choses, murs, rideau de fer,
ont récemment chuté. Le monde chute, en chute libre.
Claude Régy


Le guêpier 
(un ami, possesseur du tableau, l'appelait "le gai pied")
technique mixte sur carton alvéolé
( 80 cm X 80 cm)
Collection particulière

Regarde le ciel
Cherche au ciel ta patrie
Giordano Bruno



Le sablier
technique mixte sur tôle déroulée
(110 cm X 63 cm)


Je tombe.
Cette chute est continue et c’est parce qu’elle est continue que le vide ne me tue pas.
Véronique Gentil – Va. Editions faï fioc


étude pour un effet vitrail


Tout prend son être et son bout des célestes chandelles
Pierre de Ronsard


macroscopie
toile de Nîmes sur toile de lin 
(70cmX70cm)
collection particulière

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les premières pièces :

Chute de corps au carré 1
acrylique sur toile de lin 
80cmX80cm
(Collection particulière)


à garder dans un coin de ma tête pour le travail : 
" Je suis dans la lune comme d'autres sont à leur balcon. JE PARTICIPE A LA GRAVITATION PLANETAIRE DANS LES FAILLES DE MON ESPRIT. "
Artaud - Fragments d'un journal d'enfer



Chute de corps au carré 2
80cmX80cm
acrylique sur toile de lin 

Quand les rayons du soleil pénètrent l'obscurité d'une chambre, contemple.
Tu verras dans le vide maints corps minuscules
se mêler de mille façons dans les rais de lumière
comme des soldats dans une guerre éternelle
sans s'accorder de trêve et toujours s'agitant...


Lucrèce -  De la nature des choses



Par delà de le haut et le bas
diamètre 80cm
acrylique sur toile de lin marouflée sur panneau 

Dans l'Infini criblé d'éternelles splendeurs,
Perdu comme un atome, inconnu, solitaire,
Pour quelques jours comptés, un bloc appelé Terre
Vole avec sa vermine aux vastes profondeurs.

Jules Laforgue


sans le préméditer, j'ai trouvé un cousinage avec les silhouettes noires des vases grecs  >





Ronde de nuit
diamètre 68 cm
acrylique sur toile de lin marouflée sur panneau
collection particulière

Quant aux choses, elles fuient dans un éloignement que nulle pensée ne franchit. Quelque chose dans l'espace échappe à nos tentatives de survol.
Maurice Merleau-Ponty - L'oeil et l'esprit


Une cosmétique du chaos
L'état originel du monde était Kaos, Kosmos viendra mettre de l'ordre dans tout ça. 
Toute proportion gardée évidemment, j'essaie d'imiter ce cheminement dans mes tableaux : d'abord créer un chaos plus ou moins aléatoire (les fonds), pour ensuite y ordonner les corps.




Emballage perdu
72cm x 72cm
tempera sur cul de fût

Nous brûlons du désir de trouver une assiette ferme, et une dernière base constante pour y édifier une tour qui s’élève à l’infini, mais tout notre fondement craque, et la terre s’ouvre jusqu’aux abîmes.

Pascal


Rouillez jeunesse
80 cm X 80 cm
cul de fut sur C.P
Collection particulière.


Le chemin vers le haut et le chemin vers le bas est le même.

 Héraclite 


Little big bang
acrylique sur tôle
64 cm X 112 cm
Collection particulière


          Dans l’espace, point de chute donc. Les corps errent, ils ne tombent pas. Mais cette errance sans but n’est pas fatalement triste, elle peut être vécue dans un désespoir joyeux : les corps gesticulent, dansent, dans une sorte de farandole dionysiaque, une affirmation de la vie dirait Nietzsche.

La vie finit généralement par une crémation ou un enterrement, dans la terre les corps aussi se consument, voilà pourquoi l’enfer est très bas : c’est le lieu de la combustion. Pour éviter cette fermentation finale, on pourrait imaginer d’encosmosser les hommes, plutôt que de les en-terrer. Car dans l’espace pas de tombe - littéralement. Ainsi notre planète serait couronnée par des milliards de satellites humains imputrescibles qui graviteraient éternellement au-dessus de nos têtes. (je délire)




Poussières des toiles
acrylique et eau de javel sur toile de Nîmes
(80 cm X 80 cm)
Collection particulière


Ce que la mort est aux hommes, la chute l’est aux anges. 
Saint Jean Damascène cité par Alain Girard in "Le mystère de la chute des anges"

(Réflexion personnelle : il semble paradoxal que les anges déchus choient - car les anges ne meurent pas)



étude en lin
(sur toile)



fibres, filasse, sur toile de lin
(80 cm X 80 cm)

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Choir ?  déchoir ?
La chute, d’un point de vue religieux, est associée au péché, choir c’est déchoir.
Le monde céleste d’un athée n’est ni en haut ni en bas, ici règne l’apesanteur insensée car pour l’humain, la gravitation n’est perceptible qu’aux abords des corps célestes dont fait partie la Terre
Mes corps sont donc à la fois des anges et des démons, leur espace est commun : pas d’enfer, pas de paradis.
En fait, quand on y pense, les damnés, à l’instant de leur chute, ne sont pas encore dans l’enfer, ils peuvent se dire « jusqu’ici tout va bien », il y a même un certain plaisir à se laisser tomber ;
on en a d’ailleurs fait une certaine attraction : le saut à l’élastique, qui, soi dit en passant, comporte une partie descendante, mais aussi remontante, ascensionnelle donc.



lin sur lin 1
(80 cm X 80 cm)



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Je voudrais que mes corps voguent dans l'espace, n'aillent nulle part, qu'ils dansent en apesanteur dans un désespoir joyeux...





O ces chemins galactiques ! 
Paul Celan



chute dézinguée 2
encre et acrylique sur tôle de zinc
(90 cm X 50 cm)

Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et flottants, poussés d’un bout vers l’autre.

Pascal



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les petits formats

                                                                                          Collection particulière


                                                                                                                                      Collection particulière







à suivre...






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