Vit et travaille à Montpellier. Licencié en philosophie, séjourne à l’École des Beaux-Arts de Rouen (dans la classe de Guy Chaplain) Créateur de la Collection philosophie de chair(sous le nom de Didier Mahieu)
Cabestany (Pyrénées Orientales) Centre Culturel Jean Ferrat
Fumades-les-bains (Gard) galerie du Centre de Développement Culturel
Octon (Hérault) - Village des arts - "Les bebeloglyphes" et "chute des corps" organisée par le P.A.R.C. (Pôle Artistique Réseau Culturel)2016 Lattes (Hérault) Scène Conventionnée Jacques Coeur
Millau (Aveyron) invité par le Service Culture de la Ville de Millau 2015
Galerie Morastel - invité par le service culturel de la Ville de Mauguio (34) 2015 Galerie des Halles (Castries) (34) au siècle dernier :
Galerie Daniel Duchoze (Rouen)
Forum du Tréport (76)
Maison Henri IV – (Saint Valéry) (76)
Galerie du moulin (Villemur sur Tarn) (31)
Rétrospective "Dix ans de scénographies" au Théâtre
des deux rives (Rouen) - Centre Dramatique National
Art-Ponts 2019 - Maison des Relations internationales - Montpellier ArtTeyran 2019 (Teyran- Hérault) Juvignac 2017 (Prix "Coup de coeur") Biennale de printemps de Cabestany (P.O.)
Foire d'art actuel de La Domitienne (Colombiers) au siècle dernier :
Salon de Rouen
De Lascaux au stylo optique
Bourgthroulde
Février-Création
(Brive la Gaillarde)
Rencontres artistiques de Saint Valéry - (Lauréat)
Château de La Chapelle sur dun
Château de Sédières (Domaine Départemental de la Corrèze)
Les arts verts – (Meyssac)
Biennale d'art contemporain de Servaville-Salmonville
Scénographies :
Devient
scénographe et créateur de costumes en 1985 au Théâtre des deux rives (Centre
dramatique de Haute-Normandie)
notamment pour La lente agonie des
grands rampants, Le barbier de
Séville, Les caprices de Marianne, Medea, Comme une histoire d'amour, Le fils
naturel, Du mariage au divorce, La nuit et le moment, L’enfance de Mickey, La
nuit des rois...
Pour la Compagnie Catherine Delattres : Le Cid, L'inconnue de Calais, Le paradis sur terre
Opéra comique de Philidor Sancho Pança (direction Philippe Hui).
Pack et Secret-Expo
(Centre d'art et d'essai de Mont Saint Aignan).
Installation d'une structure de 100 containers pour l'Armada des
musiques (Rouen)
Installations sur catamaran pour Jazz à bord et Jazz en Seine. (Région Haute Normandie)
Collabore avec la Compagnie Volpinex (Montpellier).
Parallèlement,
conception d'affiches pour spectacles, concerts, etc...
Dans les années 90, tout en étant scénographe et accessoirement comédien de profession, je façonnais innocemment, sans relâche, et dans le plaisir, une suite d’ouvrages, dits « tableaux », que je proposais ensuite au regard des autres dans des galeries. Le retour était plutôt favorable et tout était pour le mieux. Un jour de relâchement, je jetai sur un panneau de particules, presqu’au hasard, différents matériaux usagés, pigments, charbon, etc, que j’agençais librement. Cela donna ce que j’appelai le « Magma bleu ». Quand je regardais ce travail, je m’y retrouvais totalement : cette forme abstraite, c’était moi, authentiquement ; j’en étais très surpris car il me semblait que c’était plus le hasard que moi-même qui avait conduit le travail.
Le magma bleu
C’est alors que je me posai quelques questions théoriques sur mon activité. Je commençai à (ré)ouvrir des livres de philosophie – section esthétique/art - et, de question en question, de livre en livre, je fus comme happé par cette discipline, m’inscrivis à l’Université de Rouen, et finalement, passai avec bonheur une licence de philosophie.
Parallèlement, telle la femme de Loth transformée en statue de sel, je ne pouvais plus tracer une ligne, choisir une couleur, sans me poser des questions sur mon geste, j’avais perdu la nécessaire innocence, j’étais littéralement figé, pétrifié. J’arrêtai alors toute production plastique tout en créant la Collection philosophie de chair, série de spectacles sur des textes de grands philosophes. Tout cela dura une quinzaine d’année, théâtralement productive, pendant laquelle mon abstinence plastique, dans les actes bien réelle, n’était pourtant pas définitive dans mon esprit : j’avais toujours l’envie de m’y remettre tout en étant bloqué par mon questionnement un peu trop intellectuel, c’est-à-dire un peu idiot. Pendant ce temps donc, je notais furtivement sur un cahier de « desseins » d’éventuels projets plastiques futurs.
Je sais aujourd’hui que l’innocence est perdue à jamais, mais il y a quelque chose en moi d’irrépressible qui veut que ça exprime. Ça pourrait se faire par les mots, mais je n’y arrive pas, j’ai l’impression d’être plus éloquent avec les formes, la matière, les images. J’ai donc repris mes outils en essayant d’oublier que je ne suis plus innocent. Voici donc comme des pourparlers.
à Partir du 5 décembre 2022 : à la Galerie Marc Devaux rue JJ Rousseau - Montpellier (exposition collective)
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Du 5 au 12 décembre 2022 : en résidence au Jardin Antique Méditerranéen à Balaruc les bains pour y créer une installation dans le cadre de la candidature de "Montpellier capitale européenne de la culture 2028" - production de la compagnie Chagall sans M.
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Du 12 juillet au 16 août 2022 : participe à l'exposition collective au Musée d'Evian (palais Lumière) "14 artistes se jettent à l'eau"
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Les 6 et 7 août 2022 "l'art sur l'Arre" Manifestation de land-art au Vigan
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Du 2 au 3 juillet 2022 : Festival de street-art de Sérignan (réalisation d'une peinture pariétale)
"Artistes à suivre" du 30 mai au 2 juin 2019 (Département de l'Aude). Des parcours sont proposés dans différents villages où chaque artiste investit un espace (pour Mahi : Domaine de luzenac - commune de Fa)
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Samedi 24 février 2019 à 15h Conférence/Rencontre avec Mahi lors du Salon de Juvignac. Thème : "Quand y a-t-il art ?"
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Le dimanche 18 novembre 2018 Portes ouvertes des ateliers des artistes d'Occitanie de 14h à 19h - Mahi y participe
Exposition personnelle "ESPRITS DE CORPS (ET VICE VERSA)" du 7 au 29 septembre 2018 à la Fondation Pioch Pelat A.R.P.A.C. (Association régionale pour la promotion de l'art contemporain) - 34, Castelnau-le-Lez
avec Henri-Michel Morat à l'ARPAC
Exposition personnelle "Chute des corps" du 14 au 27 avril 2018 à Chapelle des pénitents de Gordes (Vaucluse)
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Festival Art-Pic 2018 (Lauret - 34) 31 mars et 1er avril
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janvier 2018 :
Novembre 2017 : Maison des Relations Internationales -Montpellier (avec 4 autres artistes dont Sadik Farabi) ___ Exposition personnelle "Chute au carré" au Théâtre de Lattes (novembre 17 à Janvier 18)
___ du 15 septembre 2017 au 14 octobre : "SUR UN ARBRE PERCHE"(salon art et nature), Domaine départemental de Restinclières (34) Participation auFestival POCà Marseille les 6, 7 et 8 octobre 2017 ___ Exposition personnelle "Les Hauts de Calvisson", Gard du 27 juin au 15 juillet 2017 (médiathèque) ___
Exposition personnelle au Château des Evêques de Lavérune (Musée Hofer-Bury) du 21 avril 2017 au 14 mai 2017 (vernissage le 21 à 18h30)
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Salon international du petit format - Toulouse du 29 mars 2017 au 14 avril 2017 ___________ La chute des corps au Théâtre de Lattes janvier-février 2017
Artothèque Grabels (34) le 9 décembre 2016 Du 16 septembre 2016 au 25 septembre 2016 : exposition personnelle à Cabestany (Pyrénées Orientales), invité par le Service Culturel de la Ville.
Du 15 avril 2016 au 27 mai 2016 : exposition personnelle "Les racines du carré" au Centre de Développement Culturel "La Maison de l'eau" Fumades-les-bains (Gard)
à partir du 1er avril 2016 jusqu'au 1er mai"Les bebeloglyphes et la chute des corps" au Village des arts d'Octon (lac du Salagou - 34), exposition personnelle organisée par le P.A.R.C. (Pôle Artistique Réseau Culturel) - tous les week-ends jusqu'au 1er mai de 14h à 18h. Le 16 avril à 17h30 lecture musicale par Didier Mahieu et Pascal Vantès : Aux origines de l'écriture avec Rousseau et quelques autres.
Du 8 janvier 2016 au 23 mars 2016 :exposition personnelle "Les bebeloglyphes" au Théâtre Jacques Coeur de Lattes (Hérault) Inauguration le 8 janvier à 18 heures avec quelques lectures de textes sur l'écriture (Barthes, Rousseau, Condillac...) et d'autres nourritures. Le 12 février, avec l'association Art et culture, débat : "différences entre art et culture"
_____ 26 juillet - 9 août 2015 Salon estival d'arts plastiques Chapelle des Pénitents
rue Henri Martin - Clermont-l'Hérault Tlj 10h/12h et 15h/19h (vernissage le 25 juillet à 18h)
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12 - 21 juin 2015 Invité et Jury de l'exposition concours "L'ABSTRAIT"
TLJ 9h-12h 15h-18h Vernissage: 12 juin 18h - Remise des Prix: 21 juin Chapelle du Barry - 34150 Montpeyroux
Sélectionné pour la Biennale de printemps de Cabestany (P.O.) du 10 au 26 avril 2015 Sélectionné également à la Foire d'art actuel de La Domitienne - Colombiers (34)
à la galerie Morastel avec les classes primaires de Mauguio :
Un mot de Blanche (critique d'art avisée), extrait du livre d'or:
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exposition personnelle
à la galerie Morastel - Mauguio (34)
du 3 octobre au 24 octobre 2014
Attention! pas de "vernissage" le 3 mais SAMEDI 4 OCTOBRE à 15h30, la ville de Mauguio Carnon vous invite à prendre place au milieu des toiles de Mahi pour une discussion à bâtons rompus sur le thème « art d’agrément, plaisir de l’art ». Un pot viendra clôturer ces échanges. Entrée libre. Mahi sera aussi présent à la galerie les samedis 11 et 18 octobre. 531, avenue du 8 mai 1945 - 04 67 29 65 35 -www.mauguio-carnon.com lundi au vendredi 13h30/17h, mercredi 9h/12h - 13h30/17h, samedi 15h/18h
Avertissement : le travail sur la "chute des corps" ci-après, est en cours ; pour l'instant il consiste en des oeuvres en 2 dimensions qu'on appelle "tableaux", cependant des sculptures et des installations commencent à voir le jour. Voyez aussi dans la rubrique "Wall street art" un prolongement de cette chute des corps. contact
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Par delà le haut et le bas
ça chute beaucoup autour de nous.
Et beaucoup de choses, murs, rideaux de fer, ont récemment chuté.
Le monde chute, en chute libre.
Claude Régy - L'ordre des morts
Au commencement était Rubens (Tech. mixte - 80X80) collection particulière
J’ai
toujours été fasciné par les différentes Chutes des damnés de l'histoire de la peinture, du Moyen âge à l'âge baroque. En particulier, celle
de Rubens, que l’on peut voir à l’Alte Pinakothek de Munich, est très
impressionnante par sa grandeur (2,86 m x 2,24m) et sa facture baroque ; le
maître a peint le mouvement même de la chute des corps précipités aux enfers,
c’est une cascade de chairs disloquées entrainées inexorablement vers le bas –
le Très Bas. Les corps y prennent des positions complètement anarchiques
puisqu’ils ne sont plus organisés dans leur posture par la gravitation, et le
bel ordonnancement de l’anatomie humaine y est quelque peu bouleversé, on est
loin de la pose académique traditionnelle, c’est-à-dire terrestre, avec un haut
et un bas.
D’un
point de vue religieux, je suppose que ce genre de tableau était destiné à
faire peur aux croyants, c’était une incitation sans frais à suivre le bon chemin…
A noter que si il y a chute, c’est qu’il y a un champ gravitationnel ; c’est
donc que les âmes ont du poids et que l’enfer les attire comme la terre les
corps. Pour l’athée que je suis, cette représentation chaotique de corps
humains évoque plutôt le sentiment
océanique dont parle Romain Rolland à Sigmund Freud, qu'on pourrait transposer ici en un sentiment cosmique : une sensation humaine d’être
noyé dans une éternité, dans un chaos proprement insensé.
Depuis plusieurs années je cherche à exprimer de manière séculière et contemporaine le sentiment que m’inspire ce tableau. Nonobstant, sans renier mes racines chrétiennes, toute intention religieuse étant éloignée de mon travail, je cherche le profane sans le sacrilège. Pour cela, il me faudra neutraliser l’espace même du tableau, orienté chez Rubens par l’axeparadis/enfer, et, en dernière analyse, par une valeur morale. Donc, plus de bien, plus de mal dans cette chute,et plus de damnés : de simples corps dans un espace isomorphe, sans haut ni bas, proprementinsensé. A noter que cette chute des corps amorale n’est pas nécessairement triste. Elle est, point. Nous sommes tous assujettis, en tant que corps, à cette attraction universelle, nous le savons, et c’est peut-être ce savoir, proprement humain, qui nous permet dejouer avec cette contrainte nécessaire. Ainsi nous avons l’illusion consciente de jouir d’une sorte de liberté. On peut donc trouver une certaine allégresse dans cette chute, qui finalement, n’en est pas vraiment une dans le cosmos où règne l’apesanteur.
Incidemment, si l’on se place d’un point de vue biologique et neuronal, on peut conjecturer que la pesanteur conditionne physiquement notre manière de penser. Après tout, penser et peser paraît-il, on la même étymologie. En apesanteur l’homme doit nécessairement penser autrement puisqu’il n’y a plus de haut, plus de bas, et, en dernière analyse, plus de Très Haut, plus de très bas, plus de paradis donc, plus d’enfer également ; et in fine – pourquoi pas ? – plus de bien, plus de mal. On peut légitimement se demander quelle serait la morale d’un humain né et vivant en apesanteur...
Pour revenir sur terre et à mon travail purement matériel, je vais donc séculariser cette ancienne chute des damnés en une « simple » chute des corps profane, corps qui émergent d’une matière première – primordiale, chaotique. Essayer de mettre du cosmos sur fond de chaos, de l'ordre sur fond de désordre.
L’interprétation de cette proposition reste ouverte : les pessimistes moralistes inclineront pour la chute (vers le bas), les sceptiques agnostiques préfèreront peut-être penser qu’il s’agit d’une apesanteur insensée et amorale – absurde. Mahi
Je suis mystique au fond et je ne crois à rien
Gustave Flaubert
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« Ne
sommes-nous pas précipités dans une chute continue ? En arrière, de
côté, en avant, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un haut et un
bas ? N’errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Ne
sentons-nous pas le souffle du vide ?»
Nietzsche – Le gai savoir
(Aphorisme 125)
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L'ordre des pièces présentées ci-après commence plutôt par les derniers nés.
homo auriferis (feuille d'or sur tôle rouillée - 80cmx80cm)
monte-en-l'air
(120cmx90cm)
laine d'acier sur grillage
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grand zinc (200cmX100cm) tech. mixt. sur tôle de zinc
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Installation au Jardin Antique Méditerranéen pour le projet "P. Geddes"
(Concours "Montpellier capitale européenne de la culture 2028")
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très bas relief sur carton-plume (50X50)
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Mars 2022, état actuel du travail sur la chute des corps :
l'exposition à la chapelle Saint Julien de Petit Quevilly (76)
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Land-art (Le Vigan "L'art sur l'Arre")
Une installation
Une sculpture
16 personnages en quête de hauteur
bois de châtaigner - hauteur 3,00 m
série des chutes organiques : opus 2
bois de châtaigner - hauteur 2,50m
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Pièces en 2 dimensions
Milieux entre rien et tout (les personnes à risque)
technique mixte sur tôle de zinc
(200cm x 100cm)
(collection particulière)
La loi de la gravité nous laisse un volant d'options: se jeter par la fenêtre ou inventer le parachute.
Régis Debray - D'un siècle l'autre
"CHUTE DES CORPS AU NAVIRE RUSSE"
bas relief 80X80 - techniques diverses sur toile
Mode d'emploi: lire le titre à voix haute très rapidement
(c'est la première fois que je réalise un tableau à partir d'un titre en une sorte de contrainte oulipesque)
(collection particulière)
Pesanteur ou grâce ?
« Tous les mouvements de l’âme sont régis par des lois analogues à celles de la pesanteur matérielle. La grâce seule fait exception. »
Simone Weil
Essayons de partir de cette belle analogie de S. Weil.
Comme les corps, les âmes seraient aussi sujettes à la pesanteur. En ce sens, l’art sacré a représenté la descente des âmes damnées vers les enfers, comme si ces âmes avaient du poids. Mais un athée n’a pas le privilège d’avoir la grâce, c’est-à-dire qu’il ne croit pas à l’existence même de l’âme ; tout au plus peut-il dire que l’âme est un concept métaphysique, voire langagier, bien pratique, pour désigner la part morale, émotionnelle et irrationnelle de l’homme. Donc, pour lui, l’opposition pesanteur/grâce contient un vice formel qui compare deux concepts issus de deux mondes différents : celui la physique d’avec la métaphysique - ce n’est qu’une analogie, l’âme et le corps sont dans deux ordres différents. En toute rigueur on ne peut opposer que l’apesanteur à la pesanteur. Et si l’on veut représenter l’âme dans l’espace physique, domaine des corps, on quitte le domaine de la science pour celui de l’art ou de la poésie qui peuvent, eux, recourir à la métaphore (littéralement : « le transport d’un ordre vers un autre »). Comme l’analogie, la métaphore n’a qu’une valeur explicative, pédagogique, dans le domaine de la science. C’est pratique, ça permet de comprendre, et ça peut même procurer un certain plaisir esthétique mêlé à celui de la compréhension, mais cela n'a aucune valeur logique ou argumentaire.
Pour revenir à notre athée, nous avons ici considéré ici un pur athée, c’est-à-dire un homme qui ne croit qu’au réel et au fait, il n’adopte que la logique pour construire ce qu’on appelle la vérité. Mais un pur athée existe-t- il ? Il existe beaucoup de scientifiques croyants. Et finalement, en dernière analyse, l’athéisme est aussi une croyance.
Humain trop humain dirait Nietzsche.
Quand on représente la chute des damnés, c’est une chute d’âmes, ce qui est un non sens d’un point de vue physique : seuls les corps tombent. Mais si l’on peut douter que nous ayons réellement une âme, on ne le peut de l’existence de notre corps. Dans un champ gravitationnel, la chute des corps est une réalité irréfutable contrairement à celle des âmes. Pour éviter un art édifiant, nous ne représenterons ici que des corps humains qui tombent ou qui gravitent dans un espace.
Libre aux regardeurs d’y voir des âmes - damnées ou non.
En fer sur zinc - acrylique sur fer et zinc préparés (64 X 50)
collection particulière
Ta pente est de toujours aller vers ceux qui tombent
Ce qui fait que jamais tu ne seras vainqueur
Victor Hugo
Les déchaînés (chanvre et lin - 80X80)
C'est fatal, les corps tombent dans les tombes
Because of gravity, bodies fall in graves (if you prefer)
corps en filasse de lin - suspension (détail)
Si, cependant même dans ces choses inanimées, nous distinguons encore le haut et le bas, la droite et la gauche, c'est toujours en les rapportant à nous-mêmes.
Aristote - Traité du ciel.
Chut! décor (tôle sur velours - 80X80)
collection particulière
Les soulagés (100cmx50cm)
(petit hommage à Pierre Soulages pour son centenaire)
Corps mort vient-en
La terre t'attend.
André Fouché
chute en fer (tôle - 70X35) collection particulière
Les plis
acrylique sur lin (1,50mX1m)
En y mettant les aménagements convenables, la philosophie de la gravitation peut remplacer successivement et sans secousse, par des idées plus claires et plus précises, tous les principes de morale utile que la théologie enseigne.
Saint Simon
Les particules fines
technique mixte sur toile
(100cmX40cm)
(toile peinte AVANT l'incendie de Lubrizol à Rouen)
les dézingués 80X80cm (technique mixte sur tôle de zinc)
collection particulière
chute rousse
80 cm x 80 cm
En vain j'ai voulu de l'espace
Trouver la fin et le milieu
Charles Baudelaire
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Je rêve de trouver un espace que l'on me confierait (par exemple une chapelle*) où je pourrais passer aux 3 dimensions dans cette "chute des corps". J'ai déjà réalisé quelques maquettes de sculptures en lin dont le destin est d'être suspendues au-dessus des spectateurs. La maquette ci-après consiste en des panneaux de plexiglas de quelques mètres de hauteur entre lesquels les spectateurs (les regardeurs dit-on en art plastique?) pourraient déambuler. D'autres installations au sol sont aussi projetées.
Maquette pour 6 panneaux de plexiglas de quelques mètres de hauteur à installer
vue de côté de la maquette
vue rapprochée de la maquette
Il n’est pas sûr que le mot chute soit en toute rigueur adéquate car il existe deux occurrences possibles du sentiment d’apesanteur : soit on est en état de chute libre (expérience possible de quelques secondes dans le champ gravitationnel g terrestre par exemple), soit on se trouve dans un espace non gravitationnel (0 g - c’est le cas du cosmonaute), et l’on ne choit pas formellement puisqu’il n’y a ici ni haut ni bas. L’interprétation de la série appelée chute des corps restera néanmoins ouverte : les pessimistes moralistes inclineront pour la chute (vers le bas), les sceptiques agnostiques préféreront peut-être dire qu’il s’agit d’une apesanteur (insensée et amorale).
maquette en lin pour une sculpture à suspendre dans un espace (lequel? je ne sais encore)
Collection particulière
la video
La
chute des corps fut comme un mauvais rêve pour les meilleurs esprits jusqu’à
Galilée. Alain
Lin dans l'autre - pentaptyque ouvert (recto)
filasse, tissu et graine de lin sur panneaux de bois
(1,14m x 1,14m)
Pentaptyque "Lin dans l'autre" fermé (verso)
d'après un androgyne peint sur vase grec
(80cm x 80cm)
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"écorchutes"
acrylique + papier kraft marouflé sur toile de lin
(1m x 1m)
collection particulière
se jeter à corps perdu(s)
falling bodies
acrylique et kraft sur toile
(80 cm X 80 cm)
Musée Hofer-Bury - Lavérune
Ça chute beaucoup autour de nous. Et beaucoup de choses, murs, rideau
de fer,
ont récemment chuté. Le monde chute, en chute libre.
Claude Régy
Le guêpier
(un ami, possesseur du tableau, l'appelait "le gai pied")
technique mixte sur carton alvéolé
( 80 cm X 80 cm)
Collection particulière
Regarde le ciel
Cherche au ciel ta patrie
Giordano Bruno
Le sablier
technique mixte sur tôle déroulée
(110 cm X 63 cm)
Je tombe.
Cette chute est continue et c’est parce qu’elle est continue
que le vide ne me tue pas.
Tout prend son être et son bout des célestes chandelles
Pierre de Ronsard
macroscopie
toile de Nîmes sur toile de lin
(70cmX70cm)
collection particulière
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les premières pièces :
Chute de corps au carré 1
acrylique sur toile de lin
80cmX80cm (Collection particulière)
à garder dans un coin de ma tête pour le travail :
" Je suis dans la lune comme d'autres sont à leur balcon. JE PARTICIPE A LA GRAVITATION PLANETAIRE DANS LES FAILLES DE MON ESPRIT. "
Artaud - Fragments d'un journal d'enfer
Chute de corps au carré 2
80cmX80cm
acrylique sur toile de lin
Quand les rayons du soleil pénètrent l'obscurité d'une chambre, contemple. Tu verras dans le vide maints corps minuscules se mêler de mille façons dans les rais de lumière comme des soldats dans une guerre éternelle sans s'accorder de trêve et toujours s'agitant...
Lucrèce - De la nature des choses
Dans l'Infini criblé d'éternelles splendeurs,
Perdu comme un atome, inconnu, solitaire,
Pour quelques jours comptés, un bloc appelé Terre
Vole avec sa vermine aux vastes profondeurs.
Jules Laforgue
sans le préméditer, j'ai trouvé un cousinage avec les silhouettes noires des vases grecs >
Ronde de nuit
diamètre 68 cm
acrylique sur toile de lin marouflée sur panneau
collection particulière
Quant aux choses, elles fuient dans un éloignement que nulle pensée ne franchit. Quelque chose dans l'espace échappe à nos tentatives de survol.
Maurice Merleau-Ponty - L'oeil et l'esprit
Une cosmétique du chaos
L'état originel du monde était Kaos, Kosmos viendra mettre de l'ordre dans tout ça.
Toute proportion gardée évidemment, j'essaie d'imiter ce cheminement dans mes tableaux : d'abord créer un chaos plus ou moins aléatoire (les fonds), pour ensuite y ordonner les corps.
Emballage perdu
72cm x 72cm
tempera sur cul de fût
Nous brûlons du désir de trouver une assiette ferme, et une dernière base constante pour y édifier une tour qui s’élève à l’infini, mais tout notre fondement craque, et la terre s’ouvre jusqu’aux abîmes.
Pascal
Rouillez jeunesse
80 cm X 80 cm
cul de fut sur C.P Collection particulière.
Le chemin vers le haut et le chemin vers le bas est le même.
Héraclite
Little big bang
acrylique sur tôle
64 cm X 112 cm
Collection particulière
Dans
l’espace, point de chute donc. Les corps errent, ils ne tombent pas. Mais cette
errance sans but n’est pas fatalement triste, elle peut être vécue dans un
désespoir joyeux : les corps gesticulent, dansent, dans une sorte de
farandole dionysiaque, une affirmation de
la vie dirait Nietzsche.
La
vie finit généralement par une crémation ou un enterrement, dans la terre les
corps aussi se consument, voilà pourquoi l’enfer est très bas : c’est le
lieu de la combustion. Pour éviter cette fermentation finale, on pourrait
imaginer d’encosmosser les hommes,plutôt que de les en-terrer. Car dans
l’espace pas de tombe - littéralement. Ainsi notre planète serait couronnée par
des milliards de satellites humains imputrescibles qui graviteraient
éternellement au-dessus de nos têtes. (je
délire)
Poussières des toiles
acrylique et eau de javel sur toile de Nîmes
(80 cm X 80 cm)
Collection particulière
Ce que la mort est aux hommes, la chute l’est aux
anges.
Saint Jean Damascène cité par Alain Girard in "Le mystère de la chute des anges"
(Réflexion personnelle : il semble paradoxal que les anges déchus choient - car les anges ne meurent pas)
étude en lin
(sur toile)
fibres, filasse, sur toile de lin
(80 cm X 80 cm)
_________
Choir ? déchoir ?
La chute, d’un point de vue religieux, est associée au péché,
choir c’est déchoir.
Le monde céleste d’un athée n’est ni en haut ni en bas, ici
règne l’apesanteur insensée car pour l’humain, la gravitation n’est perceptible
qu’aux abords des corps célestes dont fait partie la Terre
Mes corps sont donc à la fois des anges et des démons, leur
espace est commun : pas d’enfer, pas de paradis.
En fait, quand on y pense, les damnés, à l’instant de leur chute, ne sont pas
encore dans l’enfer, ils peuvent se dire « jusqu’ici tout va bien »,
il y a même un certain plaisir à se laisser tomber ; on en a d’ailleurs
fait une certaine attraction : le saut à l’élastique, qui, soi dit en passant, comporte une partie descendante, mais aussi remontante, ascensionnelle donc.
lin sur lin 1
(80 cm X 80 cm)
________ Je voudrais que mes corps voguent dans l'espace, n'aillent nulle part, qu'ils dansent en apesanteur dans un désespoir joyeux...
O ces chemins galactiques !
Paul Celan
chute dézinguée 2
encre et acrylique sur tôle de zinc
(90 cm X 50 cm)
Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et
flottants, poussés d’un bout vers l’autre.